Bagdad se prépare à accueillir le 34e sommet arabe prévu le 17 mai prochain
+ Premier sommet arabe en Iraq depuis plus de 35 ans
Les préparatifs battent leur plein dans la capitale irakienne, Bagdad, pour accueillir la 34e session du sommet arabe prévue le 17 mai prochain. Une large participation des rois et présidents arabes est attendue, compte tenu de la situation délicate que traverse la région arabe, marquée par la poursuite de l’agression israélienne contre les Palestiniens dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, les destructions massives et la crise humanitaire sans précédent qu’elle a engendrées, ainsi que les répercussions de la dernière guerre israélienne au Liban, la situation en Syrie après la chute du régime de Bachar al-Assad, et les conditions instables au Soudan, au Yémen et en Somalie.
L’Irak, qui accueille le sommet arabe pour la deuxième fois depuis l’invasion américaine de 2003 (la première fois en mars 2012), espère faire de cette édition une étape décisive pour le travail arabe commun. Le Premier ministre irakien Mohammed Chiaa Al-Soudani a déclaré dans les médias que cette édition pourrait contribuer à relever les défis régionaux, notamment le soutien à la cause palestinienne et la fin de la souffrance à Gaza. Il a souligné que les préparatifs se poursuivent à tous les niveaux – logistique, organisationnel, protocolaire – en plus de la coordination sécuritaire et médiatique avec les différentes parties impliquées dans l’organisation de ce sommet arabe très attendu.
Il est prévu que le Royaume de Bahreïn transmette la présidence du sommet à la République d’Irak, après avoir accueilli la 33e session le 16 mai 2024 sous la présidence du roi Hamad ben Issa Al Khalifa. La Déclaration de Bahreïn avait notamment appelé à un arrêt de l’agression israélienne à Gaza et en Cisjordanie, à l’importance de coordonner les efforts arabes pour mettre fin à la crise humanitaire à Gaza, à approfondir les consultations concernant la situation en Syrie, au Liban, au Soudan et en Somalie, ainsi qu’à faire face aux défis régionaux dans leur ensemble.
La situation dans plusieurs pays arabes demeure préoccupante, notamment face à l’entêtement d’Israël à poursuivre son agression contre les Palestiniens, à empêcher l’acheminement de l’aide humanitaire vers Gaza et à violer la souveraineté des territoires syriens et libanais.
L’Égypte avait appelé à la tenue d’un sommet arabe extraordinaire sur la Palestine au Caire le 4 mars 2025, afin de discuter de la situation dramatique des Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie. Ce sommet avait réaffirmé la poursuite des efforts diplomatiques actifs pour mettre fin à l’agression contre Gaza et amorcer la reconstruction du territoire assiégé, dans le cadre d’un plan arabe de cinq ans d’un coût d’environ 53 milliards de dollars, sans déplacement de population. Il coïncide avec le lancement d’un horizon politique visant à entamer des négociations sérieuses pour parvenir à une solution globale et juste à la cause palestinienne, fondée sur la solution à deux États.
En parallèle à l’examen des situations politique et humanitaire à Gaza et en Cisjordanie, les dirigeants arabes concentrent aussi leurs discussions sur la nécessité d’unifier les visions concernant la Syrie, revenue dans le giron arabe et ayant retrouvé son siège à la Ligue arabe (décision du Conseil des ministres arabes des Affaires étrangères en mai 2023), après la suspension de son adhésion en novembre 2011. Les leaders insistent sur l’importance de préserver l’unité de la Syrie et la souveraineté de son territoire, tout en adoptant une approche globale face à la situation en Syrie, au Liban, au Soudan et au Yémen, selon des sources diplomatiques arabes.
À noter que Bagdad accueillera également, du 19 au 22 mai 2025, en parallèle à la clôture des travaux du 34e sommet arabe, la 4e édition du Forum arabe des médias autour du thème « Le rôle des médias dans la lutte contre le changement climatique ». Cet événement est organisé par l’Union des radios arabes affiliée à la Ligue des États arabes, en coopération avec le Réseau des médias irakiens. Il s’inscrit dans la continuité de la réflexion arabe commune sur les grandes questions régionales et internationales, et vise à trouver des solutions pratiques et efficaces face aux défis auxquels est confrontée la région arabe, afin de préserver la stabilité, la sécurité et la prospérité des sociétés arabes.